Nouveau moment COVID-19
Tout est lié, nous dit le pape François à travers son encyclique Laudato Si’ (LS §70, 138, 240). Ça a commencé en Chine, fin 2019, nous ne pensions pas que ce coronavirus toucherait toute la planète. De retour de voyage, des personnes transmettaient la maladie à leur insu. L’épidémie est devenue une pandémie! Aucun pays ou presque n’est épargné. Nous sommes liés pour le meilleur et pour le pire! Quel message nous laisse entrevoir cette situation ? Viendra-t-elle toucher notre vulnérabilité et aller chercher le meilleur de nous-même? Nous ouvrira-t-elle à l’autre, à tous les autres en difficulté avec qui nous partageons une humanité et un destin commun? En ferons-nous un moment nouveau de relations égalitaires où la vie, toute vie, prendra le dessus sur l’économie et la consommation effrénée?
Cette pandémie, par son ampleur, a eu un impact très important sur l’économie mondiale, sur la société en général, et surtout sur les droits humains dans le monde. Plusieurs industries et commerces ont fermé, des employés mis à pied, sans aucune source de revenus, engendrant des inégalités, plus de pauvreté et aussi de la violence domestique. L’environnement n’a pas été épargné, bien que la pollution a fortement diminué à cause de l’arrêt brusque de la plupart des industries, l’utilisation abondante de plastiques pendant cette pandémie nuit gravement à notre planète.
Étions-nous prêts à faire face à une telle crise?
La réponse est non, la mondialisation a ses conséquences négatives, remettant en question la sécurité alimentaire mondiale, des pénuries graves en nourriture, médicaments et équipements à cause des restrictions à l’exportation. Certains pays exportateurs ont retenu leurs produits par crainte d’en manquer, reflétant un monde non solidaire, plus individualiste et surtout une société très vulnérable.
Comment s’en sortir?
Comme a dit le pape François dans Laudato Si’ « Il nous faut une nouvelle solidarité universelle ». (LS§ 14)
On nous a répété, même s’il fallait rester chez soi, de se serrer les coudes, de demeurer en contact les uns avec les autres par tous les moyens possibles.
Cette crise est d’abord et avant tout une tragédie humaine, où l’être humain passe en premier. Il faut réfléchir à nos valeurs profondes et agir pour une société plus juste et durable pour tous et toutes. Il est important d’assurer les échanges commerciaux, afin d’éviter des pénuries notamment dans les pays les plus pauvres. S’investir dans la société, faire des dons et participer en tant que bénévoles dans les banques alimentaires, confectionner des masques, faire de l’aide aux devoirs aux élèves…
Donner, partager et être solidaire.
Après la crise?
Allons-nous continuer à nourrir ces liens comme nous le faisions pendant le confinement? Allons-nous être cette présence qui donne du sens à une vie? À la vie des plus vulnérables de la société?
Est-ce que notre vie va reprendre son cours comme avant? Allons-nous nous permettre de couper avec nos vieux schèmes de consommateurs et consommatrices « contaminés » par un esprit purement marchand et utilitariste. Donnerons-nous toutes les chances à un mode de vie plus sobre et respectueux de la planète et du partage de ses ressources avec l’ensemble de ses habitants et pour les générations à venir ?
Rappelons-nous ce projet magnifique de Dieu pour les humains : « J’ai levé ma main vers eux, pour les faire passer […] dans un pays que j’avais cherché pour eux, un bon et vaste pays où coulent le lait et le miel, le plus beau de tous les pays. » (Ex 3,8 et Éz 20,6)