Pression sur Mastercard pour restreindre les ventes d’armes à feu intraçables

Avec l’appui des SNJM et de ses partenaires

Le trésorier général du Rhode Island, Seth Magaziner, a annoncé aujourd’hui qu’il a déposé une proposition d’actionnaire auprès de Mastercard (NYSE : MA), qui presse le conseil d’administration d’agir sur l’implication de la société dans la vente et l’achat de kits d’armes à feu, de composants et/ou d’accessoires utilisés pour assembler des armes à feu indétectables et intraçables, connues sous le nom « d’armes fantômes ». La proposition d’actionnaire a été présentée conjointement par le trésorier du Connecticut, Shawn Wooden, Mercy Investment Services, la Congrégation des Sœurs des Saints Noms de Jésus et de Marie (SNJM), la Congrégation des Sisters of St. Joseph of Peace (Sœurs de Saint-Joseph de la Paix), The Domestic and Foreign Missionary Society of The Episcopal Church, Trinity Health et Northwest Women Religious Investment Trust.

Le trésorier Magaziner utilise fréquemment l’influence du fonds de pension de l’État, qui représente 10,3 milliards de dollars, pour contraindre les entreprises à adopter des pratiques plus responsables en matière de changement climatique, de droits des travailleurs, de diversité des entreprises et sur d’autres questions clés.

Les investisseurs ont déjà engagé un dialogue avec Mastercard au sujet du rôle de la société dans la facilitation de l’achat d’armes fantômes non traçables. Mastercard a, à ce jour, refusé d’adopter des politiques qui limiteraient le nombre d’armes non traçables achetées à l’aide de ses cartes ou de ses services de paiement électronique.

« Il y a une épidémie croissante de violence armée », a déclaré le trésorier général Seth Magaziner. « Les vendeurs de “kits de pistolets fantômes” annoncent que leurs produits sont destinés à être intégrés dans des armes à feu opérationnelles sans numéro de série, enregistrement ou vérification des antécédents. Mastercard profite de la vente d’armes fantômes et soutient les vendeurs d’armes à feu non traçables. La possibilité pour les criminels d’obtenir des armes à feu non traçables sur Internet contribue aux tragédies occasionnées par la violence armée dans le Rhode Island et l’inaction de Mastercard met nos communautés en danger. »

Les armes fantômes sont régulièrement saisies chez des personnes auxquelles la loi interdit de posséder des armes à feu. Lorsqu’elles sont fabriquées pour un usage personnel, les armes fantômes ne sont pas tenues d’avoir un numéro de série. C’est ce qui complique la tâche des forces de l’ordre qui ne peuvent déterminer où, par qui ou quand elles ont été fabriquées, et à qui elles ont été vendues ou distribuées.

« Notre bureau administre le programme d’indemnisation des victimes de crimes du Rhode Island. En travaillant directement avec les victimes de crimes violents, on nous rappelle constamment l’importance de réduire le nombre d’armes à feu illégales dans notre État », a ajouté le trésorier général.

Bien que le Rhode Island ait adopté une loi interdisant les armes à feu indétectables et intraçables en juin 2020, de multiples armes fantômes ont été récupérées par les forces de l’ordre locales, notamment sur les lieux d’une fusillade liée à un gang qui a blessé neuf personnes sur Carolina Avenue à Providence en mai 2021.

Du 1er janvier 2016 au 31 décembre 2020, environ 23 906 armes fantômes présumées ont été signalées au Bureau fédéral des alcools, tabacs, armes à feu et explosifs (ATF) comme ayant été récupérées par les forces de l’ordre sur des scènes de crime. Parmi ces dernières, on recense 325 homicides ou tentatives d’homicide, ce qui inclut les élèves tués lors de fusillades de masse dans les écoles.

Le trésorier général Magaziner est depuis longtemps un défenseur d’une législation du bon sens sur la sécurité des armes à feu, témoignant en faveur de cette législation chaque année où il a été en fonction. Sous sa direction, Rhode Island a été le quatrième État du pays à désinvestir son fonds de pension des entreprises qui fabriquent des armes d’assaut à usage civil en janvier 2020.

« Mastercard facilite le paiement de l’achat d’armes non traçables par des personnes à qui la loi interdit de posséder une arme à feu », a déclaré Judy Byron, OP, directrice de la Northwest Coalition for Responsible Investment. « Au-delà du risque pour nos communautés, cette pratique présente un risque juridique et de réputation pour Mastercard et ses actionnaires. »

« Les armes à feu non traçables sont un cauchemar, non seulement pour les communautés, mais aussi pour les forces de l’ordre qui se retrouvent avec moins de moyens pour traquer les personnes qui utilisent ces armes illégalement. Comme ces produits ne sont pas réglementés, ils sont très suspects, et toute entreprise qui facilite ces transactions court un risque élevé sur le plan juridique et de la réputation. Nous demandons instamment à Mastercard de repenser ses façons de faire pour ne pas faciliter des achats qui font en sorte que ces armes se retrouvent dans les mains de criminels, d’agresseurs et de trafiquants d’armes », souligne Lydia Kuykendal, directrice de la défense des actionnaires, Mercy Investment Services, Inc.

« Les armes fantômes sont l’une des menaces pour la sécurité qui se développe le plus rapidement dans notre État. Nous devons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour y remédier immédiatement. Les sociétés comme Mastercard ont la responsabilité de limiter les dommages résultant des achats effectués à l’aide de leurs services, en particulier lorsque des individus aux antécédents dangereux peuvent les utiliser pour acquérir ces armes bricolées, intraçables, sans vérification des antécédents et sans poser de questions. Nous sommes heureux de voir le trésorier général Magaziner se ranger du côté des défenseurs de la sécurité des armes à feu dans tout l’État et déposer cette demande importante pour protéger nos communautés », mentionne Jenn Boylan, bénévole, chapitre du Rhode Island de Moms Demand Action.

« Nous sommes reconnaissants au trésorier général Magaziner d’avoir demandé à Mastercard d’évaluer les risques que les entreprises d’armes fantômes font peser sur ses activités, à la lumière de la menace considérable qu’elles représentent pour la sécurité publique. Nous espérons que Mastercard saisira cette opportunité dans l’intérêt de ses actionnaires et du public. » – Adam Skaggs, avocat en chef + directeur politique, Giffords Law Center to Prevent Gun Violence.

“Alors que la menace des armes fantômes se développe, l’urgence et l’ingéniosité de nos efforts pour la combattre doivent également s’accroître. Les entreprises comme Mastercard, dont les produits peuvent être utilisés par des personnes ayant des antécédents dangereux pour acheter ces armes mortelles et intraçables, doivent faire tout leur possible pour protéger le public. Nous remercions le trésorier Magaziner d’avoir exhorté Mastercard à reconnaître son rôle dans la lutte contre les armes fantômes dangereuses.”—Nick Suplina, vice-président senior du droit et de la politique, Everytown for Gun Safety.

« Le Rhode Island a fait de grands progrès ces dernières années pour interdire les armes fantômes afin de prévenir la violence armée. Ces armes sont très dangereuses et illégales, car elles contournent les mesures de sécurité mises en place pour protéger le public. Les chefs de police du Rhode Island soutiennent toute mesure qui rend plus difficile la conception, la création ou l’obtention de ces armes. Nous félicitons le bureau du trésorier général du Rhode Island, Seth Magaziner, d’avoir mis en lumière cette question dans l’arène des entreprises, alors que la plupart des gens ne s’attendraient pas à ce qu’elle ait un impact, et nous espérons que ces mesures de bon sens en matière de contrôle des armes à feu seront couronnées de succès afin que Rhode Island puisse servir de modèle à d’autres États qui pourraient chercher à adopter des procédures similaires. » – Sidney Wordell, directeur général de l’association des chefs de police du Rhode Island.