Jusqu’au moment où les marguilliers de la paroisse de Longueuil feront l’acquisition du terrain et de la maison de Louis Briquet, cette propriété sera l’objet de plusieurs transactions sans connaître de transformations majeures, si l’on se fie aux actes notariés.
En 1842, les marguilliers procèdent à l’achat de l’emplacement initial de la maison de Louis Briquet. Au cours de l’année qui suit, ils réalisent que la propriété n’est pas assez grande pour accueillir un couvent de religieuses enseignantes. Ils acquièrent en 1843 les emplacements et dépendances des syndics de la faillite de Joseph Roussel.
Puis, ils décident de procéder à la réparation et à l’agrandissement de la première maison achetée en 1842.
« … lesquelles réparations consistent à exhausser la maison d’un étage, faire une autre couverture, percer des ouvertures dans la partie contiguë à la maison qui a servi jusqu’à ce moment de hangar, renouveler les planchers et châssis, faire les châssis et planchers que nécessitera l’exhaussement et acheter tous les matériaux pour lesdits ouvrages… » (01).
Au moment où les marguilliers prennent leur décision d’agrandir, la congrégation des Sœurs des Saints Noms de Jésus et de Marie (SNJM) voit le jour (1843). Les trois sœurs fondatrices vivent, prient, étudient et enseignent à l’École de la Fabrique, une maison située alors en face de l’église (identifiée désormais comme maison de Fondation). Rapidement, ce bâtiment s’avère trop petit. On imagine très difficilement comment 72 personnes ont pu trouver place dans cette habitation de 30 pieds sur 40 pieds!
La décision des marguilliers s’explique facilement dans les circonstances. Elle vient également en appui à la volonté exprimée par Mgr Ignace Bourget, désireux de pouvoir compter sur une congrégation religieuse capable de combattre l’ignorance des jeunes par un enseignement de qualité.
À la rentrée des classes en septembre 1844, les religieuses se retrouvent désormais au Couvent de Longueuil, aussi connu sous le nom de Pensionnat du Saint-Nom-de-Jésus (1844-1983). Elles accueillent 33 pensionnaires, soit 20 de plus qu’à la petite École de la Fabrique. Elles s’occupent aussi de 57 élèves externes, soit 7 de plus que l’année précédente.
Un extrait des Chroniques de la communauté rend compte du grand changement qui s’opère pour la jeune congrégation enseignante.
« Notre couvent est une maison en pierre brute (mesurant 90 pieds en longueur et 32 en largeur) à deux étages avec rez-de-chaussée et mansarde.
Au premier étage, à gauche, en entrant, se trouvent le parloir, le réfectoire des élèves et celui des sœurs; à droite, il y a deux classes contiguës. Un escalier, placé en face de la porte d’entrée, conduit au second étage. La moitié du second étage est réservée aux sœurs; les élèves n’y pénètrent jamais : c’est le cloître.
Dans les mansardes qui sont divisées en deux parties se trouvent notre chapelle et le dortoir des élèves. » (02)