Les reliques, une source d’inspiration de pèlerinage?

Expo Marie-Rose 2. Faveur obtenue

La dévotion des chrétiens au Moyen-Âge pour les reliques, à qui on attribue un pouvoir surnaturel, amène les églises à se procurer et parfois se disputer, les restes d’un saint. La présence de ces reliques suscite l’intérêt des pèlerins. « Théologiquement parlant, la tradition des reliques est liée à la notion de communion des saints. Elle est également reliée à l’idée évangélique que le corps est le temple de l’Esprit saint. Par ailleurs, la relique est intimement liée à l’idée du miracle. Dieu, par l’entremise de la relique, peut faire des miracles. C’est pour cela que les gens viennent vénérer les reliques », mentionne Michel Dahan, responsable des archives historiques de l’archevêché de Montréal au moment de l’entrevue. (Entrevue accordée à Yves Casgrain, en avril 2021 pour le magazine Le Verbe)

Si les pèlerinages chrétiens prennent forme dès le IIIe siècle, c’est au cours du Moyen-Âge que l’on développe une certaine protection juridique du pèlerin alors qu’en parallèle, les grands sanctuaires chrétiens se structurent pour assumer à la fois un rôle religieux, culturel et économique.

Le développement du culte des reliques entraine par ailleurs la production de multiples contenants pour les conserver et les exposer, que l’on songe aux ostensoirs, statues, chapelets, médaillons, reliquaires (châsses)… Ces derniers sont souvent somptueux et de forme très variée. La commercialisation des reliques oblige toutefois l’Église à encadrer la pratique et à préciser l’origine des reliques.

Au cours des siècles, les reliques sont l’objet de grande convoitise suscitant même des vols incroyables. Parmi ceux-ci, mentionnons celui du comte d’Anjou, Foulques Nerra qui, lors d’un pèlerinage à Jérusalem en 1011 (alors sous la juridiction de musulmans), réussit à arracher un petit morceau du saint Sépulcre avec ses dents, et ce, à l’insu des gardiens, pour le ramener en France. Plus récemment, on a déploré le vol des reliques de saint Jean-Paul II en 2014 puis en 2017.

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