L’inexistence de structure d’encadrement uniforme pour l’instruction des filles est similaire partout en Amérique du Nord. Tant aux États-Unis que dans les autres provinces du Canada, on constate le peu d’intérêt à investir dans l’éducation des filles.
Comme au Québec, on retrouve des écoles primaires et secondaires sans profiter d’un encadrement et d’une règlementation pour assurer une qualité égale d’enseignement. Là aussi, la scolarisation et l’accès à l’université sont surtout réservés aux garçons de familles plus fortunées.
Par ailleurs, les difficiles conditions de vie aux États-Unis et dans certaines régions du Canada provoquent un afflux de demandes aux congrégations religieuses bien ancrées au Québec. Les besoins touchent tant le social, l’académique, le matériel que le spirituel. Alors que le protestantisme y est largement répandu, les colons catholiques souhaitent obtenir des services dans leur religion pour la conserver.
Les Sœurs des Saints Noms de Jésus et de Marie (SNJM) sont ainsi appelées à répondre à un appel à Portland, en Oregon. Elles y fondent leur première mission américaine en 1859, soit seulement 16 ans après leur fondation à Longueuil. En 1864-65, une nouvelle mission est créée dans l’état de New York. Puis se succéderont en 1868 les missions à Key West en Floride et à Oakland, en Californie.
La situation se répète également ailleurs au Canada où les religieuses SNJM se rendent à Windsor, en Ontario en 1864 pour enseigner aux jeunes filles les plus pauvres. Dix ans plus tard, un groupe de sœurs SNJM part pour Winnipeg au Manitoba. Elles vont remplir la même mission.
Le nombre de jeunes élèves ne cesse d’augmenter partout alors que les parents désirent offrir un enseignement complet, des sciences à la musique, du français et de l’anglais. C’est ce qui explique en partie l’affluence des demandes pour avoir de plus en plus de religieuses.
Il faut dire que lorsque les SNJM sont demandées par des évêques ou des paroisses pour l’enseignement des enfants, elles sont généralement logées dans un édifice appartenant à la fabrique avec la responsabilité de l’entretenir. Comme les salaires versés aux religieuses ne sont pas suffisants pour les faire vivre, elles ouvrent des pensionnats. Les revenus des pensionnats subviennent aux dépenses des écoles paroissiales assurant ainsi un enseignement gratuit aux jeunes les plus pauvres comme le souhaitait mère Marie-Rose.
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