Les Enfants Jésus de cire, une tradition aussi présente chez les sœurs SNJM

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Dans le cadre de l’inventaire des objets du Service central des archives, débuté en avril 2023, la technicienne en muséologie responsable de ce projet a récemment documenté un lot d’Enfants Jésus de cire.

Enfant Jésus de cire, par Sr Marie-Clémence

Bien que nous n’ayons pas beaucoup de traces de cette pratique dans les archives de la Congrégation, ces objets qui ont été conservés sont les témoins de la dévotion des Sœurs des Saints Noms de Jésus et de Marie pour l’Enfant Jésus. 

Dans nos collections, nous avons actuellement onze Enfants Jésus de cire et un moule qui servait autrefois à leur confection. Une question se pose, les sœurs fabriquaient-elles ces figurines elles-mêmes ? La réponse a été trouvée dans la notice nécrologique de sœur Marie-Clémence, dont le nom était associé à trois de ces Enfants Jésus de cire.

Sr Marie-Clémence, SNJM (Philomène Hamel)

En 1896, sœur Marie-Clémence se blesse à l’épine dorsale et devra dorénavant se soumettre à des ménagements dans le travail manuel. Elle est nommée dépensière à Hochelaga en 1907 et on la remarque pour ses habiletés artistiques dans la décoration des gâteaux qu’elle confectionne. En 1913, elle reçoit de la part des supérieures, une obédience créée pour elle et qui est ensuite renouvelée chaque année, c’est-à-dire le moulage de statues de plâtre et de figurine de l’Enfant Jésus.

Enfant Jésus de cire, par Sr Marie-Clémence

De ce que nous pouvons en comprendre, la confection des Enfants Jésus de cire n’était pas encore établie dans la communauté, bien qu’introduite en Nouvelle-France par les communautés religieuses féminines des Augustines et des Ursulines[1] . Sœur Marie-Clémence reçut peu de leçons et se perfectionna par elle-même, avec l’aide de la maîtresse de peinture et de dessin qu’elle consultait régulièrement. Au fil des années, elle partagea ses connaissances et ses procédés à plusieurs religieuses d’autres pays et à d’autres sœurs de la Communauté SNJM qu’on lui envoyait pour lui porter main forte. Elle espérait même trouver ainsi une sœur qui continuerait son travail qu’elle considérait comme un apostolat. Les yeux utilisés pour les figurines de cire étaient commandés d’Europe et les cheveux blonds, des dons de certaines des sœurs de la Communauté.

Nous n’avons aucune idée actuellement de la quantité d’Enfants Jésus de cire produits par
sœur Marie-Clémence au cours de sa vie. Toutefois, on fait mention dans sa notice nécrologique en 1945 qu’il serait impossible de « compter combien d’églises et de chapelles exposent maintenant, dans leur crèche de Noël, des Enfants Jésus de sœur Marie-Clémence ».

Certaines questions demeurent, cette obédience fut-elle transmise à la suite du décès de
sœur Marie-Clémence, comme elle le souhaitait ? Existait-il un studio dans la maison mère réservé pour la confection des Enfants Jésus de cire ? Et bien d’autres !

Enfant Jésus de cire, par Sr Marie-Clémence

Le traitement de ce lot et la mise en commun avec les archives de la Congrégation nous auront toutefois permis d’en connaître un peu plus sur la présence de cette pratique chez les Sœurs des Saints Noms de Jésus et de Marie et de l’importance de ces objets dans nos collections.

[1] Monastère des Augustines. (2018, 3 décembre). Les enfants Jésus de cire.
https://monastere.ca/culture/les-enfants-jesus-de-cire/